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CO-EPP de Saint-Maurice: retour sur la journée de «speed recruiting»

Une trentaine d’entreprises se sont déplacées au centre sportif de Saint-Maurice, situé juste à côté du CO et de l’EPP, pour un «speed recruiting», autrement dit un recrutement rapide. Environ 200 entretiens (3 au maximum par jeune) avaient été organisés toute la journée du 10 février dernier pour les élèves en 11CO ou en EPP intéressés. L’originalité de ce dispositif résidait dans le fait qu’il s’agissait d’entretiens réels et non fictifs. Les 85 jeunes inscrits n’avaient que quelques minutes pour convaincre, dès lors ils avaient mis tous les atouts de leur côté en soignant leur tenue vestimentaire et leur langage.

Cet événement a été organisé par un groupe mêlant des membres de la direction, des enseignants-titulaires et les deux conseillères en orientation (Monique Tête pour le CO et Frédérique Guimdo pour l’EPP). De l’avis d’Alain Grandjean, directeur du CO et de l’EPP de Saint-Maurice, «un tel projet correspond bien à l’ADN de ces deux écoles, dont l’une des missions est l’orientation». Yasmine Ballay, secrétaire patronale auprès de la Chambre valaisanne de commerce et d’industrie, vice-présidente de la commune de Dorénaz et membre de la commission scolaire du CO de Saint-Maurice, a quant à elle joué un rôle de facilitatrice dans le contact avec les entreprises et les autres associations patronales. «Ce qui était également intéressant, c’était d’offrir la possibilité à des secteurs qui peinent à recruter des apprentis d’aller à la rencontre directe des jeunes.»

 

Du côté des élèves

Avec dans ses mains un dossier, contenant entre autres son C.V. et sa lettre de motivation, Serena Pereira Duarte, élève en EPP, raconte avoir reçu en classe des listes d’entreprises, avec leur nom, leur localisation et les postes recherchés puis avoir choisi ceux qui pouvaient lui correspondre. «La stratégie pour commencer, c’était de consulter le site internet de chaque entreprise afin de rassembler un maximum d’informations», explique-t-elle. Elle s’est ensuite préparée, avec ses profs et surtout sa titulaire, mais aussi avec d’autres élèves recherchant une place un peu similaire, ainsi qu’à la maison devant son miroir, de façon à pouvoir répondre aux questions susceptibles de lui être posées. Ayant déjà effectué plusieurs stages d’employée de commerce, elle est convaincue de son choix, car c’est un domaine qui l’intéresse vraiment.

 

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Serena Pereira Duarte, élève en EPP, est relativement sereine après son premier entretien.

Sans pression, si elle décroche un deuxième entretien ou un stage lui permettant d’avoir une place d’apprentissage à la suite de cette journée, elle en serait très heureuse. «Dans tous les cas, je suis persuadée que cette expérience, dans une grande salle avec beaucoup de monde, est utile pour gagner en confiance en soi», analyse-t-elle.

«Dans tous les cas, je suis persuadée que cette expérience est utile pour gagner en confiance en soi.»
Sereina Perreira Duarte, élève en EPP

 

 

Diego Faure, aussi élève en EPP, aimerait trouver une place d’apprentissage dans l’informatique, tout en ayant bien sûr un plan B au cas où.

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Diego Faure, élève en EPP, à la fin de son entretien auprès d’Altis

Après son premier entretien auprès d’Altis, il est assez satisfait. «C’est une opportunité formidable que de pouvoir participer à ces entretiens auprès de plusieurs employeurs à la recherche d’apprentis informaticiens, car au pire c’est un entraînement en conditions réelles et au mieux cela débouchera sur un engagement.» Il souligne l’importance des encouragements de tous ses profs en EPP, et de son titulaire en particulier, car cela l’a aidé à gérer ce défi stressant. «J’ai l’impression que mon premier entretien s’est plutôt bien déroulé, car j’ai réussi à être assez ouvert aux questions posées et la personne en face de moi était très bienveillante», constate-t-il. Pour se présenter et mettre en avant ses compétences informatiques, il a conçu un site internet et inclus un Code QR redirigeant vers cette page sur son C.V.

«Au pire c’est un entraînement en conditions réelles et au mieux cela débouchera sur un engagement.»
Diego Faure, élève en EPP

 

 

Du côté des entreprises

 

Après cinq entretiens, Isabelle Trachsel et Cindy Chassot, de «Satom transforme» à Monthey, relèvent la qualité de l’organisation de ce «speed recruiting». Elles notent que les jeunes qui se sont présentés pour les postes d’apprentis employés de commerce étaient particulièrement bien préparés, précisant que plusieurs leur ont déjà fait une très bonne impression. Toutes deux apprécient de pouvoir directement rencontrer les jeunes, plutôt que d’avoir à choisir sur dossier, en profitant pour remettre à chacun d’eux le fascicule de formation des apprentis de leur entreprise.

Gilberto Gomez, du bureau d’ingénieurs Moret & Associés à Martigny, était là dans l’espoir de trouver un apprenti dessinateur en génie civil et il tire un bilan globalement positif des entretiens menés, considérant que cela lui a permis de voir plusieurs candidats dans un temps court, tout en bénéficiant d’une organisation idéale. «C’était par ailleurs l’occasion de parler à des jeunes un peu plus précisément de ce métier méconnu et souvent confondu avec celui d’architecte», précise-t-il.

Pour l’inspecteur de la scolarité obligatoire Alexandre Hasler, qui était présent en début de matinée, «une telle initiative fait pleinement sens», et il se demande déjà de quelle manière des journées du même type pourraient être mises sur pied dans d’autres écoles. A suivre selon l’évaluation qui en sera faite par les organisateurs à Saint-Maurice.

 

INTERVIEW DE MONIQUE TÊTE

 

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Monique Tête, conseillère en orientation au CO de la Tuilerie à Saint-Maurice, est l’une des organisatrices de cet événement.

 

Comment est née l’idée de ce «speed recruiting»?

C’est un véritable projet d’école, mené par une équipe composée de profils différents, ce qui était essentiel pour mettre sur pied une telle journée. Au niveau de l’orientation, nous collaborions déjà à l’organisation de «Flash Job» dans le cadre du Salon Your Challenge, en partenariat avec le Bureau des métiers, et il y avait dans l’air l’idée de proposer quelque chose au niveau local. L’écho donné à une initiative un peu similaire de «speedworking» au CO de Crans-Montana a été d’une certaine manière le point de départ de la formule adoptée.

«C’est un véritable projet d’école.»
Monique Tête

 

Quel a été le travail plus spécifique de l’orientation?

Avec ma collègue conseillère en EPP, nous avons démarché des entreprises, avec l’aide des commissions scolaires. Pour une première édition, c’est réjouissant d’avoir pu en attirer une trentaine qui de plus couvrent un large nombre de domaines, dont l’industrie, la construction ou les services.

 

Est-ce aussi une façon indirecte de tisser davantage de liens entre orientation et entreprises?

C’est une démarche complémentaire pour nouer des contacts, mais pas nouvelle. L’organisation de cette journée nous a effectivement permis d’élargir le réseau au niveau régional, en rencontrant notamment des personnes des services des ressources humaines.

 

Comment le travail de préparation des élèves a-t-il été mené?

Avec ma collègue de l’orientation, nous avons étroitement collaboré avec les titulaires qui accompagnent le projet personnel de leurs élèves. Des documents ont été élaborés pour faciliter la préparation aux entretiens.

 

 

Propos recueillis par Nadia Revaz

 


Regard de Rafaela Neves

Rafaela Neves, élève en EPP, souhaite trouver une place d’apprentissage dans la vente. Grâce à cette initiative, elle a pu défendre sa candidature auprès de Manor, pour le secteur de l’alimentation, et de la Coop, au rayon bijouterie. En classe, elle s’est entraînée à ces entretiens : « J’ai pu compléter un dossier contenant plein de questions que l’on pourrait nous poser, ce qui était très utile, et j’ai pu voir la diversité des entreprises qui engagent des apprentis. » Après les deux entretiens, elle fait l’analyse suivante : « C’était bien sûr stressant, mais j’ai trouvé très intéressant de pouvoir comparer deux manières très différentes de mener ces discussions et de constater la variété des thèmes abordés. » Même si elle ne décroche pas de place d’apprentissage à la suite de cette journée organisée par l’école, elle considère que c’était idéal pour prendre conscience en situation réelle de ses forces et de ses marges d’amélioration, notamment en termes de capacité à rebondir face à toutes les questions posées et à faire preuve d’ouverture. Elle est surtout contente d’avoir su maîtriser son stress, qui a progressivement diminué, estimant important de gagner en assurance.

 

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Rafaela Neves, élève en EPP



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