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Un élève d’ECG parle de son parcours à une classe d’EPP

La verticalité de l’école se construit bien sûr grâce aux directions et aux enseignants, mais les élèves sont aussi d’excellents ambassadeurs pour aider à se représenter l’étape suivante.
 
 
Sébastien Moret (cf. interview), titulaire en EPP-santé à l’ECCG-EPP de Sion, accueille régulièrement dans sa classe d’anciens élèves. Ces derniers viennent dire, avec leurs mots, leur vécu en école préprofessionnelle et témoigner de leur expérience acquise, donnant ainsi une image plus concrète aux formations et aux métiers. Le 12 janvier dernier, Maxence Carron a partagé son enthousiasme, en racontant son passage en EPP et son parcours depuis. Il est actuellement en 2e année en école de culture générale à l’ECCG de Martigny.
 
Maxence Carron 
Maxence Carron a évoqué son déclic au niveau de la motivation alors qu’il était à la place de son auditoire du jour.
 
 

Les élèves ont déjà reçu dans leur classe plusieurs anciens de l’EPP, donc ils sont habitués à ces récits de jeunes dont les chemins sont très différents les uns des autres. En prenant la parole, Maxence Carron constate qu’il y avait déjà «toutes sortes de pancartes avec des messages incitant à la réflexion» lorsqu’il était dans la classe de Sébastien Moret, mais qu’il s’agissait d’autres phrases. Il a commencé par évoquer son arrivée en EPP: «N’ayant pas réussi à trouver de choix professionnel, j’étais déçu et ma rencontre avec Monsieur Moret, que j’avais déjà croisé dans une salle de fitness, ce qui m’avait permis d’avoir une petite idée du personnage, a été une bonne surprise, car il a su me donner confiance et me challenger.» Il a également relevé la bonne ambiance de classe, ce qui constituait une incitation supplémentaire.

Cette année-là avait été marquée par les débuts du Covid et les deux mois de fermeture des écoles, et Maxence se rappelle avoir été un instant content, mais très vite triste de savoir qu’il ne pourrait pas présenter les journées santé, alors que toute la classe avait longuement préparé ce qui devait être le point culminant de l’année. Pour son projet personnel, il avait d’abord décroché une possibilité d’apprentissage puis, après avoir pesé le pour et le contre de ce choix, finalement décidé d’aller en ECG, montrant ainsi l’évolution possible en cours d’année et démontrant qu’il n’est pas interdit de refuser une place si l’on ressent que ce n’est finalement plus ce dont on a envie. Face à un auditoire attentif, Maxence a entre autres évoqué sa passion pour différents sports, le défi qu’il s’est fixé avec un ami de traverser à la nage le lac Léman d’Evian à Lausanne afin de récolter des fonds pour l’Association ProJo ou sa préparation via la formation SPHAIR dans l’espoir de devenir éclaireur parachutiste. A la suite d’une question de Sébastien Moret à propos de son élégante tenue vestimentaire du jour, il a aussi fait allusion à son goût pour la couture italienne, offrant ainsi un aperçu de l’éclectisme de ses centres d’intérêt. A la fin de son intervention, l’élève en ECG a glissé quelques conseils d’organisation, expliquant que certaines choses apprises en EPP lui sont très utiles dans sa formation actuelle. Et il résume: «A l’EPP, j’ai appris que j’avais le droit d’élargir ma pensée et de rêver grand, en avançant étape par étape, tout en acceptant les instants de doute.»

La classe a apprécié le témoignage de Maxence, trouvant le moment cool et rassurant. Observant sa facilité à s’exprimer, une élève dit s’être sentie apaisée en se projetant dans l’avenir. «Rencontrer des élèves pour qui l’EPP a été une chance, cela donne confiance», souligne-t-elle. Parmi les avis recueillis, il en ressort qu’inviter des élèves pour parler de leur perception du prochain échelon scolaire dans le système de formation serait une idée à exporter dans les classes valaisannes. «Et pourquoi ne pas inviter des élèves d’EPP à venir partager leur expérience pour casser la mauvaise image associée à cette filière qui ouvre pourtant de très nombreuses portes?», suggère l’une des élèves. Autre piste, pourquoi ne pas élargir la discussion au partage d’astuces autour des stratégies d’apprentissage? Dixit l’un des jeunes, ce serait assurément intéressant et utile.

Maxence Carron2 
 

«Avec Monsieur Moret et les autres profs en EPP,
j’ai appris que la discipline, c’est ce qui nous rend libres.
»
Maxence Carron

INTERVIEW

En vous adressant aux élèves en EPP, vous avez mentionné un déclic au niveau de la motivation alors que vous étiez à leur place. Au niveau scolaire, cela a-t-il modifié votre engagement?

Carrément, car cela a changé mon état d’esprit. Le fait que Monsieur Moret s’intéresse à moi m’a donné la motivation pour m’investir en classe. Je n’aurais pas étudié pendant le confinement si je n’avais pas découvert avant le plaisir d’apprendre et de développer ses connaissances. Aujourd’hui, à l’ECG, je trouve les cours de psychologie, de biologie ou en lien avec le domaine social juste passionnants.

Quel était l’atout de l’EPP?

J’ai des potes qui ne sont pas passés par l’EPP dans leur parcours scolaire et je constate qu’ils n’ont pas autant réfléchi à ce qu’ils voulaient vraiment faire. Pendant cette année, on avait du temps pour se poser, apprendre à mieux se connaître et à s’organiser dans notre travail. Avec Monsieur Moret et les autres profs en EPP, j’ai appris que la discipline, c’est ce qui nous rend libres. C’est quelque chose d’essentiel à savoir au niveau scolaire mais aussi personnel. J’ai compris à ce moment-là que l’effort est la clé pour parvenir à apprendre avec plaisir et qu’il faut aussi s’accorder des pauses pour étudier efficacement.

Selon vous, peut-on transposer ce que l’on apprend hors de l’école en classe?

Tout ce qu’on apprend ailleurs peut servir à l’école et vice-versa. Pour les examens ou les entretiens, j’utilise par exemple les techniques de respiration de combat, permettant de ralentir le rythme cardiaque.

Quel est aujourd’hui votre rêve professionnel?

Dans mon idéal, j’aimerais intégrer les forces spéciales de l’armée suisse en devenant éclaireur parachutiste. Comme je vais prochainement faire des stages, il est possible que je découvre d’autres domaines susceptibles de m’intéresser. Je sais que l’important est de rester ouvert aux opportunités. 

Propos recueillis par Nadia Revaz