La «Swiss Money Week» pour parler d’argent
«Parlons d’argent!» La «Swiss Money Week» a eu lieu du 20 au 26 mars dernier. Dans les écoles valaisannes, trois événements ont été proposés.
A l’ECCG (Ecole de commerce et de culture générale) de Sierre, les élèves de 3e année en école de commerce ont pu assister à une pièce de théâtre jouée par des jeunes de l’école et mise en scène par l’enseignant Jérôme Melly et ceux en 2e année en école de culture générale ont pu tester deux jeux proposés par Iconomix avant une discussion en plénière. Ces événements étaient organisés par Sébastien Bétrisey, professeur d’économie à l’ECCG de Sierre et responsable d’Iconomix pour la Suisse romande et italienne. L’EPCA (Ecole professionnelle commerciale et artisanale) de Sion a accueilli une exposition visant à sensibiliser les jeunes aux risques liés aux jeux de hasard et d’argent dans le cadre du programme cantonal de Promotion santé Valais[1]. Zoomons sur les deux événements sierrois.
«Argent trop cher», une pièce de théâtre par des jeunes et pour des jeunes
Spectacle puis discussion
Pour aborder la thématique de «l’argent et de ses servitudes» avec une dose de rire, les élèves de la troupe de l’ECCG ont proposé à la Sacoche une émission mêlant diverses saynètes classiques et contemporaines, alternant ainsi des extraits de L’Avare, la pièce de Molière, et de Palace, la série de Jean-Michel Ribes. Le spectacle était entrecoupé par la chanson du groupe Téléphone intitulée «Argent trop cher» ayant donné le titre au spectacle. A la suite de ce divertissement, les spectateurs ont changé de rôle et participé à une discussion animée par Jérôme Melly et Sébastien Bétrisey, ce qui a permis aux élèves de parler d’argent et d’être sensibilisés à la problématique de la spirale de l’endettement.
Ivana, Noa et Erblin ont apprécié le spectacle interprété par des jeunes de leur âge et l’ont trouvé «cool». Leur seul bémol est qu’ils auraient souhaité l’alternance avec des situations moins caricaturales. Etant en école de commerce, ils soulignent avoir déjà eu l’occasion en classe d’évoquer la thématique de l’argent, cependant ils pensent que c’est essentiel de traiter ce sujet avec tous les élèves et pas seulement ceux qui ont des cours d’économie, estimant par ailleurs que dans leur filière la thématique mériterait d’être plus approfondie. «Tout ce qu’on apprend à l’école autour de l’argent nous servira plus tard pour éviter certains risques et pièges», relève Noa. Erblin complète: «Je dirais même que c’est vraiment une thématique qui devrait être au programme, car elle nous concerne tous.» Et Ivana d’ajouter: «En classe, dans les cours d’économie on parle un peu d’argent, mais pas sous l’angle de la vie réelle et c’était donc intéressant d’aborder ces aspects de prévention avec ce spectacle et cette discussion, car cela nous prépare à notre vie future.»
Jeux puis discussion
Sous la houlette de Karin Praplan, Roxana Alves et Sébastien Bétrisey, tous trois professeurs d’économie à l’ECCG de Sierre, les élèves ont eu l’occasion d’expérimenter deux jeux d’Iconomix. Ils ont joué en petits groupes de quatre ou cinq à Ciao Cash[2], jeu de cartes en lien avec l’argent et le bonheur. Les jeunes ont aussi découvert le jeu du budget[3], qui consiste pour un profil de «ménage donné» à répartir de manière réaliste le revenu (argent factice) entre les différents postes budgétaires (plateau de jeu), avec des infos complémentaires accessibles via des codes QR[4]. Les élèves ont souvent eu de grands doutes, en particulier lorsqu’il s’agissait d’attribuer des montants réalistes aux impôts et aux assurances.
Des jeux pour percevoir les risques liés à l’argent
«Cette approche active et ludique amène les élèves à réfléchir à la question du budget et du risque associé aux emprunts», souligne Roxana Alves. Si certains élèves ont préféré le jeu de cartes, d’autres estiment avoir surtout appris avec celui du budget. Luana et Alexia, étant en filière santé, n’ont pas d’initiation à l’économie comme c’est le cas en ECG social, aussi elles ont tout particulièrement apprécié ce temps dévolu à parler d’argent. A l’unisson, elles sont d’avis que le sujet mériterait cependant plus que trois périodes: «On devrait avoir cela plusieurs fois dans l’année, de façon à acquérir les bases pour notre futur et cela devrait s’étendre à tous les élèves du secondaire II.»
En plénière, les élèves ont discuté autour d’une série de thèmes, dont les dépenses liées à l’indépendance, l’impact d’internet sur les comportements de consommation ainsi que celui de la formation sur le revenu. Sébastien Bétrisey en a évidemment profité pour faire passer un message de prévention de l’endettement[5], sachant que c’était l’objectif premier de ces activités proposées en ECCG. Quant à savoir si l’argent fait le bonheur ou y contribue un peu ou beaucoup, les élèves avaient des avis multiples. Au terme de ces événements scolaires de la «Swiss Money Week», enseignants et élèves paraissaient satisfaits. «Le format participatif du théâtre-discussion et des jeux-discussion de cette édition était bien adapté pour amener des thématiques qui ne sont pas faciles à aborder en raison de leur dimension émotionnelle et personnelle», souligne Sébastien Bétrisey.
Nadia Revaz
[2] www.iconomix.ch/fr/modules/m15
[3] www.iconomix.ch/fr/modules/a033
A noter qu’une version en ligne du jeu du budget conçu par Pro Juventute sera bientôt disponible pour le secondaire I.
[4] Exemple: 1 personne seule, revenus moyens. Revenus disponibles: 5820 francs. Logement: appartement locatif de 2 pièces et demie. Auto: 1.