Les voix des enfants ont résonné à la Fête cantonale de chant à Martigny

Dans la cité du coude du Rhône, la 31e édition de la Fête cantonale de chant a permis aux voix de près de 8000 enfants de résonner le 5 mai dernier sous un soleil radieux. 

Le chœur de dames «La Romaine», dont fait partie Catherine Boni, enseignante spécialisée à Martigny, a géré l’organisation de la Fête des enfants, avec la collaboration de la Fédération des sociétés de chant du Valais (FSCV), l’Association valaisanne des chefs de chœurs et l’Animation pédagogique en éducation musicale.

Les enfants étaient issus de classes du Valais romand, de Sierre au Bouveret, même si quelques chœurs constitués ont aussi participé à l’événement. Laurent Bovier, président de la FSCV, rappelle l’origine de la formule actuelle: «La journée des enfants, impliquant des classes, a été initiée par Bernard Oberholzer, avec l’efficace complicité de Jean-Maurice Delasoie, et ensemble ils formaient un duo aux compétences complémentaires difficilement égalables.»

Quelques classes de la 1H à la 8H donnaient des aubades sur différentes places, dans les jardins de la Fondation Gianadda ou sous le dôme du Kiosque du Manoir. Halte dans ce dernier lieu, baptisé Violine pour l’occasion, afin d’écouter des élèves de 7H-8H venus avec Pascal Lamon, enseignant de musique au centre scolaire intercommunal de Crans-Montana. Face à un public intergénérationnel, ils commencent leur programme allant de L’envie d’aimer des Dix Commandements à Mamma Mia d’Abba. Dans ce cadre assez magique, grâce à l’enthousiasme des élèves sur le podium, la vie prend de belles couleurs. Pascal Lamon, un habitué de la Fête cantonale de chant, raconte qu’à ses débuts dans l’enseignement la Fête des enfants était une affaire de chœurs qui répétaient hors du temps scolaire, jusqu’à un essoufflement de la formule. «L’approche a ensuite été renouvelée et c’est alors que des classes ont été invitées», explique-t-il. De son point de vue, l’aubade est l’occasion d’une répétition supplémentaire avant la production dans le cadre de l’atelier autour de comédies musicales. Il n’a qu’un seul bémol à exprimer: «Si la joie de chanter ensemble est toujours au rendez-vous, j’estime que la formule a atteint ses limites avec parfois 300 enfants réunis pour certains concerts, après une seule répétition ensemble.»

Les élèves de Pascal Lamon chantent et dansent sur un air des Demoiselles de Rochefort de Michel Legrand.

A côté des aubades, il y avait les ateliers thématiques en mode répétitions le matin et en mode concerts l’après-midi. Dans celui dirigé par le musicien Alain Carron et intitulé «Un petit pas de danse», auquel participait notamment une classe de 8H d’Erde avec leur remplaçante Jessica May, l’ambiance swinguait. Avant de se produire, quelques élèves disent combien ils sont contents d’être là. «Je suis motivée à l’idée de chanter devant un public», note une élève. Un autre trouve que «c’est trop cool de rencontrer des élèves d’autres classes de Conthey et d’ailleurs.» Pour une autre encore, c’est surtout l’occasion de ne pas aller à l’école. Bref, ils sont excités comme des puces, après une répétition le matin qui s’est plutôt bien déroulée selon le petit groupe. Enfin, un élève nuance: «Pour chanter Les lacs du Connemara, nous étions soit trop lents, soit trop rapides.» Les voilà sur scène chantant La bamba, Chante et mets tes baskets ou du Michel Sardou devant des parents et des enseignants conquis par leur prestation. Samuel Darbellay, nouvellement directeur des écoles primaires de Conthey, a voulu rassembler les différents centres scolaires éparpillés dans la commune autour d’un même projet et c’est pourquoi il a embarqué toutes les classes dans cette aventure qui a été chapeautée par Céline Buchard, enseignante à Erde. «Au total, ils étaient 800 élèves à porter un t-shirt coloré, vert par exemple pour les plus grands, permettant d’identifier leur école et leur degré», souligne-t-il. Ayant déjà participé avec des classes à Saint-Maurice, il était convaincu que l’appréhension de départ de certains enseignants se transformerait en souvenirs inoubliables. Samuel Darbellay s’enthousiasme: «Pour moi, l’école, c’est aussi partager des émotions et les concerts des ateliers donnent un sens supplémentaire à l’apprentissage du chant en classe, sous la forme d’un aboutissement.» Bref, à l’unisson, c’était une expérience formidable qui restera gravée dans les cœurs.

L’un des ateliers, avec des 8H d’Erde, proposait un petit pas de danse.

INTERVIEW

Catherine Boni, organisatrice de la Fête des enfants

Qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager dans l’organisation de la Fête des enfants?

Etant dans le comité du chœur de dames «La Romaine», notre présidente souhaitait nous répartir dans les différentes commissions, et comme je suis enseignante, mon rôle était tout trouvé. Le chant a toujours fait partie de ma vie, donc j’ai accepté la mission sans hésiter, toutefois je n’avais pas mesuré l’ampleur de la tâche qui m’attendait, même si je n’étais évidemment pas seule à gérer l’organisation.

«Le chant a toujours fait partie de ma vie.»
Catherine Boni

Quelles ont été les principales étapes de travail?

Des membres de la Fédération des sociétés de chant du Valais ont proposé des thèmes et ensuite retenu cinq à six chants par atelier. La commission de préparation des ateliers en a présenté en septembre une quinzaine aux enseignants intéressés. Une fois les inscriptions closes, il y a eu tout le travail de répartition au niveau des groupes et des scènes. Heureusement, nous avons pu bénéficier du coup d’œil externe de Jean-Maurice Delasoie. Le jour J, le challenge était lié aux horaires et aux imprévus, avec quelques petits couacs à gérer.

Que retenez-vous de cette édition?

Avant tout le plaisir de moments partagés et chargés en émotions. Pour occuper les temps d’attente, les classes étaient invitées à écouter d’autres groupes, à chanter au Foyer Castel Notre-Dame ou à participer à des animations et la Fondation Gianadda a été un partenaire extraordinaire, ouvrant non seulement les jardins mais offrant aussi l’accès aux expositions. Dans les retours que j’ai eus, l’effervescence semble avoir été appréciée. Dans la ville, le soleil était dans le ciel, sur les visages et dans les cœurs.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour ressentir l’ambiance

Reportage Canal9 

      Lien vers le pdf de l'article