Quand le cinéma s’invite en classe
Le jeudi 2 juin 2022 s’est tenue à Ayent la première Soirée des courts-métrages. Cette cérémonie consacrait le travail réalisé par cinq classes de Français du CO d’Ayent et venait couronner un projet transdisciplinaire d’importance.
A l’origine de ce projet, deux réalisateurs valaisans: Jean-Baptiste Héritier et Gaëlle May, de JBH Pictures et Lueurs Productions, sont en effet à l’initiative de cette entreprise novatrice, puisque ce sont eux qui ont contacté les cycles d’orientation du Valais romand.
«Alors que nous traversons une période particulière et exigeante, le projet #BONNESNOUVELLES
invite à changer de regard pour partager du beau, du bon, du bien au travers de créations audiovisuelles.
Cet atelier créatif se propose non seulement d’être une activité collective et formatrice au sein d’une même école,
mais aussi une ouverture aux autres sur forme d’un challenge entre différents cycles d’orientation du Valais romand.»
Jean-Baptiste Héritier et Gaëlle May, #BONNE NOUVELLE, Réalisation de court-métrages avec les jeunes du CO, octobre 2021
C’est par ces mots que les deux réalisateurs ont présenté ce projet, dans lequel le CO d’Ayent a immédiatement décidé de se lancer en sélectionnant cinq classes de l’établissement, tous niveaux confondus. Ce qui se voulait au départ un exercice relativement simple (des courts-métrages d’une à deux minutes) s’est rapidement transformé en tâche beaucoup plus complexe, les élèves se prenant rapidement au jeu. C’est ainsi qu’au final, ce sont non pas de simples courts-métrages mais de véritables petits films qui ont été créés par les jeunes. Cette évolution prouve, s’il en est besoin, le vif intérêt que le projet a tout de suite suscité auprès des élèves.
Une vie scolaire alarmante – Classe 10CO niveau II de Noriane Baruchet
A la question «pourquoi on fait ça en Français?» posée à plusieurs reprises au tout début de l’entreprise, les élèves ont peu à peu remarqué que cet atelier donnait un sens concret à l’enseignement. Effectivement, ce projet leur a permis de travailler d’une autre façon et de donner sens aux capacités d’écriture et à l’expression de l’oral. Dépassant les simples frontières de la branche Français, ce projet s’inscrit dans une démarche interdisciplinaire et mobilise les nombreuses compétences travaillées en Langue 1. Grammaire, orthographe, conjugaison, vocabulaire, schéma narratif, dialogue, expression orale, théâtre, ce sont autant de thématiques abordées dans la discipline du Français qui se sont retrouvées englobées dans un projet plus vaste, et pour une finalité autre qu’un résultat purement scolaire. De même ce projet a permis de mettre un accent particulier sur les compétences transversales promues dans le PER, puisque l’esprit de collaboration, la communication, la pensée créatrice, ou encore les MITIC, qui font partie du projet global de formation de l’élève, ont été mis en avant.
Extrait de Les portes du bonheur, classe 11CO niveau I
Ce projet s’est voulu au plus proche des élèves, l’idée de base étant d’avoir voulu leur donner la parole. A ce niveau-là, le défi a été largement relevé puisque les thématiques mises en avant dans chaque court-métrage venaient entièrement des élèves. Si en 9CO le ton était plutôt jovial et teinté d’aventures, des problématiques plus profondes ont été abordées en 10CO et 11CO telles que le harcèlement, l’image de soi, la maladie, le deuil, la pression scolaire ou encore les difficultés liées au choix professionnel.
La forêt, Vendredi 13, Une vie scolaire alarmante, Pierre de Lune, Les portes du bonheur: cinq courts-métrages inédits pour cinq classes de Français différentes. Un projet qui sera renouvelé, et qui s’inscrit pleinement dans les objectifs promus par l’Ecole Valaisanne.
Noriane Baruchet et Samuel Métrailler
Enseignants de Français au CO d’Ayent
Lien vers le reportage de Canal 9
Lien vers l'article du Nouvelliste